Hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015

Il y a 10 ans, la France subissait les pires attentats terroristes de son histoire.

Le 13 novembre 2015, les commandos islamistes de Daesh ont assassiné 130 personnes, fait des centaines de blessés physiques et des milliers de blessés psychologiques.

Depuis, deux nouveaux noms se sont ajoutés à la liste des victimes décédées, Guillaume Valette et Fred Dewilde, portant le bilan total à 132 morts, et rappelant combien le concept de résilience vanté par les médias est à manier avec précaution.

Mais les victimes du 13 novembre 2015 ne sont pas des chiffres. Elles ont des visages et des histoires, et le devoir de mémoire nous impose de transmettre aux générations suivantes ce qu’il s’est passé au Stade de France, au Carillon et au Petit Cambodge, à la Bonne Bière et au Casa Nostra, à la Belle Equipe, au Comptoir Voltaire et au Bataclan.

Or la recherche scientifique montre que notre mémoire collective se concentre de plus en plus sur le Bataclan, au détriment des autres lieux touchés. Par facilité de langage, on désigne d’ailleurs dans le champ politico-médiatique les attentats du 13 novembre comme “les attentats du Bataclan”. C’est une erreur coupable et un oubli inacceptable.

Car cette invisibilisation est une violence supplémentaire infligée aux victimes des terrasses et du Stade de France. De Manuel Dias, le premier à tomber à Saint-Denis, aux blessés du Comptoir Voltaire, le dernier bar attaqué, toutes doivent être chéries dans nos cœurs et nos esprits. C’est le moins que nous leur devons.

En cette journée de commémorations, je veux leur redire que comme tous nos compatriotes, je n’ai rien oublié de cette nuit d’horreur et de leur calvaire. Mes pensées vont à toutes les victimes de ces attentats, les plus de 2000 parties civiles qui ont bouleversé la France lors du procès de ces attentats et les autres, celles qui n’ont pas pu ou voulu témoigner de leurs blessures, de leurs traumatismes et des répercussions du stress post-traumatique.

J’aimerais que nous ayons aussi une pensée pour tous les héros du 13 novembre. Pour tous les héros du quotidien qui ont fait admirablement leur travail dans des conditions indescriptibles (pompiers, premiers secours, policiers, soignants…), pour les anonymes qui ont apporté de l’aide et fait preuve de solidarité ce soir-là, et pour celles et ceux qui comme Didi, Sonia et Guillaume, ont risqué leur vie pour en sauver tant d’autres.

Le premier est l’agent de sécurité du Bataclan qui est retourné à l’intérieur de la salle pour ouvrir les sorties de secours.

La deuxième est la citoyenne qui a permis de localiser les terroristes à Saint-Denis et de les empêcher de commettre de nouveaux attentats, au prix de son ancienne vie et de son ancienne identité.

Le troisième est le policier qui a permis avec son chauffeur d’arrêter le massacre en cours au Bataclan armé de sa seule arme de poing.

Tous les trois méritent notre reconnaissance éternelle et la Légion d’honneur, quand ils ne l’ont pas déjà.

Enfin, je ne peux pas terminer sans étendre ma compassion aux victimes oubliées de la rue du Corbillon, Saint-Denis, ces familles innocentes qui subissent encore aujourd’hui les séquelles de l’assaut donné contre les terroristes restants le 18 novembre 2015.

Le temps n’efface rien. Puisse-t-il au moins contribuer à rendre le deuil, la peine et les blessures des victimes plus soutenables, et à notre mémoire collective de ne pas flancher.

Comptez sur nous, on ne vous oubliera pas.

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Réaction aux propos du chef d’état-major des armées